Un mouvement issu de la Réforme radicale

 

« (…) Réalité incarnée, le protestantisme est dès le départ une réalité multiforme. » [1] « La mise en cause radicale de l’autorité ecclésiastique s’effectue au nom de trois folies spirituelles : « Dieu seul », « l’Écriture seule », « la grâce seule ». Affirmations théologiques fondamentales de la Réforme, elles constituent en permanence dans l’histoire du protestantisme des éléments prédicatifs essentiels, créateurs de tensions avec les contraintes de la vie de chaque jour, de l’action historique, et rappels d’une « vocation particulière ». Chaque « seul » est en lui-même lourd de potentialités de ruptures : ruptures permanentes, ruptures nouvelles en fonction de l’environnement historique. »[2]

 

Pendant que Luther se débat avec les émissaires du pape et les autorités civiles en Allemagne, Huldrych Zwingli (1484-1531)[3], prêtre catholique, entame un mouvement de réforme à Zurich, en Suisse. Comme on parle allemand dans la région, les gens sont déjà touchés par les vents de réforme qui soufflent du nord. Vers 1519, Zwingli se met à prêcher contre les indulgences, le culte de Marie, le célibat des prêtres et d’autres doctrines de l’Église catholique. Bien que Zwingli se prétende indépendant de Luther, il partage ses idées dans de nombreux domaines et distribue ses écrits dans tout le pays. À l’opposé toutefois de Luther, plus conservateur, Zwingli prône l’abolition de tous les vestiges de l’Église catholique: des images, des crucifix, des vêtements sacerdotaux, et même de la musique liturgique.

 

Les deux réformateurs sont cependant divisés par une controverse plus grave, qui porte sur l’Eucharistie ou messe (communion). Luther ne démord pas d’une interprétation littérale de ces paroles de Jésus: « Ceci est mon corps » [4]Il croit que le corps et le sang du Christ sont miraculeusement présents dans le pain et le vin servis lors de la communion. Zwingli, en revanche, affirme dans son traité Sur le souper du Seigneur que la déclaration de Jésus doit être prise figurément ou métaphoriquement. Pour lui, « Ceci est mon corps » signifie ‘le pain représente mon corps’ ou ‘est une figure de mon corps’. Cette divergence entraîne les deux réformateurs sur des chemins différents.  « Zwingli met en relief la transcendance et la simplicité de l’idée qu’il se fait de Dieu. L’unité ou l’unicité de l’être (Wesen) divin le retient particulièrement(…) Dieu est considéré comme la seule cause efficiente véritable ; le Christ lui-même dans son humanité n’est qu’instrument ou « organe » de la divinité »[5].

 

Zwingli continue de prêcher ses doctrines réformées à Zurich, où il opère de nombreux changements. D’autres villes se rallient bientôt à lui, mais la plupart des habitants de la campagne, plus attachés à la tradition, se cramponnent au catholicisme. Le conflit entre les deux factions s’envenime à tel point qu’une guerre civile éclate entre Suisses protestants et catholiques. Zwingli, qui sert dans l’armée comme aumônier, est tué à la bataille de Kappel, près du lac de Zug, en 1531. Quand la paix est rétablie, chaque canton se voit octroyer le droit de choisir sa religion, protestante ou catholique.

  

La contestation de la chrétienté

Certains protestants trouvent toutefois que les réformateurs n’ont pas suffisamment rejeté les défauts de l’Église catholique papiste. À leur sens, l’Église chrétienne ne doit se composer que de pratiquants fidèles qui se font baptiser, et non de tous les membres d’une communauté ou d’une nation. C’est pourquoi ils rejettent le baptême des nouveau-nés et exigent la séparation de l’Église et de l’État.

 

C’est à Zurich, en Suisse, que les anabaptistes commencent à prendre de l’importance, vers 1525. À partir de cette ville, leurs croyances se répandent rapidement dans beaucoup de régions d’Europe [6].

 

La Réforme, particulièrement avec Zwingli, avait bien apporté quelques changements au début du XVIe siècle, mais aux yeux des anabaptistes elle n’était pas allée assez loin. « Zwingli, fort attaché à l’Écriture – il fonde une école d’exégètes, la Prophezei et participe activement à l’édition de la Bible de Zurich (1529) en parler alémanique -, insiste cependant sur l’action directe de l’Esprit-Saint dans l’irruption de la foi. Certains de ses partisans cherchent alors à  créer une communauté d’élus, indépendante du pouvoir civil, refusent de remplir les charges de la cité (serment, port d’armes), et rejettent le baptême des enfants. Au début de 1525 ces radicaux se baptisent mutuellement et forment la première Église indépendante de l’État des Temps modernes. C’est l’anabaptisme pacifique qui est persécuté (son chef, Manz, ayant « péché par l’eau », est noyé) et se réfugie dans les montagnes notamment du Jura bernois. En 1527 une assemblée d’anabaptistes se réunit près de Schaffhouse et élabore les Articles de Schleitheim. L’anabaptisme se caractérise notamment par la doctrine du « compagnonnage » : la relation du chrétien avec le Christ doit l’amener à cheminer quotidiennement avec Dieu et à transformer son mode de vie. Le pouvoir de décision appartient à la communauté dans son ensemble. Celle-ci est composée de croyants adultes, baptisés de leur plein gré après avoir professé leur foi. »[7]

 

Dans leur volonté de revenir à l’enseignement chrétien du 1er siècle, ils rejettent de la doctrine catholique plus de choses que ne le font Luther et d’autres réformateurs. Par exemple, les anabaptistes soutiennent que seuls des adultes peuvent se vouer à Christ. De ce fait, parce qu’ils baptisent les adultes, même ceux qui ont déjà été baptisés à la naissance, on leur donne le nom d’ « anabaptistes » (ana, grec « de nouveau »), qui signifie « rebaptiseurs ». Jésus n’était-il pas lui-même un adulte quand il fut baptisé ? [8]

 

Pour les anabaptistes, la véritable Église est une association de croyants. En tant que tels, ils se considèrent  comme une société de croyants au sein de la communauté dans son ensemble, et du moins au début, ils n’ont pas de ministres spécialement formés et salariés. Comme les disciples de Jésus qu’ils veulent prendre comme exemple, ils sont des prédicateurs itinérants qui parcourent villes et villages et parlent aux gens sur les places des marchés, dans les boutiques et dans les foyers. L’anabaptiste est personnellement responsable devant Dieu, libre de ses actes, et il doit démontrer sa foi par des œuvres, reconnaissant néanmoins que le salut ne procède pas des œuvres seulement. Si quelqu’un transgresse la foi, il peut être exclu de la congrégation. Par la suite, il n’est réintégré que sur la preuve d’un repentir véritable [9].

 

Les anabaptistes savent bien qu’ils ne peuvent pas réformer le monde. L’Église a beau être l’alliée de l’État depuis l’empereur romain Constantin au IVe siècle de notre ère, ils pensent qu’il ne faut pas en déduire que l’État est devenu chrétien pour autant. Ils retiennent des paroles de Jésus, que le chrétien ne doit pas ‘être du monde’, même s’il lui en coûte d’être persécuté [10]Lorsque les intérêts séculiers ne s’opposent pas à leur conscience chrétienne, les anabaptistes reconnaissent à l’État le droit d’exiger d’eux respect et obéissance. Mais l’anabaptiste refuse de se mêler de politique, d’occuper des fonctions officielles ou de magistrat et de prêter serment. Il rejette toute forme de violence et de contrainte, et ne prend aucune part à la guerre ou au service militaire [11].

 

Généralement, les anabaptistes mènent une vie simple et rangée, guidée par des principes moraux élevés, et ne sont absolument pas esclaves des biens et des désirs matériels. En raison de l’amour qui les unit, ils fondent souvent des villages, à ceci près que la plupart d’entre eux n’acceptent pas le principe de la vie communautaire. Cependant, s’appuyant sur le fait que tout appartient à Dieu, ils sont toujours prêts à utiliser leurs possessions matérielles dans l’intérêt du pauvre [12]Grâce à une étude minutieuse de la Bible, surtout du Nouveau Testament, certains anabaptistes rejettent la doctrine de la Trinité.

 

Leur culte est très simple et accorde une place spéciale au Repas du Seigneur. Ils considèrent cet acte de commémoration comme un mémorial de la mort de Jésus, s’opposant par là aux vues traditionnelles catholiques, luthériennes et calvinistes. C’est pour eux, l’acte le plus solennel auquel un chrétien puisse participer, acte par lequel le croyant renouvelle son engagement à vouer sans réserve sa vie au service du Seigneur en vue du millénium.

 

Ils prêchent leur interprétation de l’Évangile, insiste sur la nécessité de la conversion, attendent pacifiquement la parousie du Christ. Mais, du fait qu’ils refusent de porter les armes, de prêter serment ou d’assumer des fonctions publiques, ils sont considérés comme une menace pour la société, et sont persécutés tant par les catholiques que par les protestants. Les anabaptistes sont incompris. On voit en eux des perturbateurs de l’ordre établi.

 

En Suisse, les autorités de Zurich, d’accord avec Zwingli, leur  reprochent particulièrement leur refus de baptiser les nouveau-nés. En 1527, elles ont la cruauté de noyer Felix Manz (1498 ? -1527), une figure de proue de l’anabaptisme, et persécutent si sauvagement ces gens qu’elles les  exterminent presque. Avec la disparition d’autant de piliers de l’anabaptisme originel, des extrémistes vont inévitablement se manifester.

 

Cela est tragiquement manifeste en 1534, lorsque ces extrémistes, recourant à la force, s’emparent de la ville de Münster, en Westphalie. Ils veulent en faire une Nouvelle Jérusalem organisée en une communauté pratiquant la polygamie, mais leur mouvement est vite endigué avec une rare violence. L’année suivante, Münster est reprise dans un bain de sang et dans la torture. Cet incident n’est pas conforme au véritable enseignement des anabaptistes et  nuit beaucoup à leur réputation. Certains disciples tentent de se défaire du nom d’anabaptistes pour adopter celui de “baptistes”. Néanmoins, quel que soit leur choix, ils deviennent malgré tout les victimes de l’opposition, notamment de l’Inquisition catholique.

 

La constitution du mouvement Baptiste

Avec le temps, des groupes d’anabaptistes émigrent, en quête de plus de liberté et de paix. On en rencontre en Amérique du Nord et du Sud, ainsi qu’en Europe. Beaucoup de mouvements sont  influencés par leurs enseignements fondamentaux, comme les quakers, les baptistes, les frères de Plymouth, les frères huttériens [13], les mennonites [14] 

 

« Aux Pays-Bas espagnols la Réforme tente d’abord de pénétrer soit sous une forme luthérienne, soit par l’anabaptisme. Rebaptisé en 1536, un ancien prêtre, Menno Simons (1496-1561), structure les groupes anabaptistes de l’Europe du Nord malgré les persécutions qu’ils subissent de la part des catholiques et des autres protestants. Il les inspire par ses prédications nocturnes (aujourd’hui on appelle « mennonites » la plupart des anabaptistes).»[15]

 

Ces petits groupes portent l’empreinte du mouvement anabaptiste. Leur désir de demeurer séparés du monde et de ses manières de vivre les conduit à adopter un habillement différent, ce à quoi les encourage leur vie communautaire souvent retirée. « Au sens strict, les anabaptistes sont les premiers baptistes. On peut en dire autant des antitrinitariens et des mennonites. Les baptistes à proprement parler représentent un croisement entre l’ecclésiologie congrégationaliste et la pratique baptismale mennonite, elle-même liée d’ailleurs à une ecclésiologie congrégationaliste mais plus radicale quant aux rapports de l’Église et du monde. »[16]

 

Les Témoins de Jéhovah, bien que rejetant le communautarisme, revendiquent encore aujourd’hui un héritage anabaptiste : refus du baptême des nouveau-nés, pratique du baptême par immersion des adultes convertis, refus de l’engagement politique au nom de la neutralité chrétienne, pacifisme, refus de la violence, relation personnelle du croyant avec Dieu, développement de l’esprit fraternel au sein de la congrégation locale, prédication évangélique, pratique de l’excommunication envers le pécheur non-repentant, principes moraux élevés, secours pour les plus démunis, rejet de la Trinité, observance annuelle du Mémorial de la Pâque chrétienne, croyance dans la parousie et dans le Millénium du Christ.

 

« Un protestantisme militant se forge [en Angleterre] dans les milieux qui ont fui les persécutions de Marie Tudor et se sont réfugiés à l’étranger, notamment à Genève. C’est le cas, entre autres, de l’Ecossais John Knox (1505-1572) (…). En Suisse Knox connaît Calvin et Bullinger, et, de retour dans son pays en 1559 (…) il prêche le calvinisme, enflammant, par sa prédication, le peuple des Basses-Terres. En 1560 le Parlement écossais abolit l’ « idolâtrie » et l’épiscopat, et adopte la Confession écossaise inspirée par l’Institution chrétienne. L’organisation ecclésiastique est presbytérienne. L’Angleterre voit donc, à sa frontière du Nord, se développer un protestantisme nettement plus radical que le sien. Cela est d’autant plus important que se développe au sein de l’Église d’Angleterre, dès le règne d’Élisabeth, un courant puritain qui souhaite une protestantisation plus poussée. Une non-conformité limitée se fait jour : dans certaines régions des pasteurs réussissent à conserver leur bénéfice sans mettre le surplis. Parfois même certains puritains radicaux forment leur propre congrégation indépendante. C’est le début du congrégationalisme – alors pourchassé – sous l’impulsion de Robert Browne (vers 1550-1633). »[17]

 

A partir de 1586John Smith étudie la théologie à Cambridge. « Il devient ministre de l’Église d’Angleterre, puis prédicateur puritain en 1602, il se laisse gagner aux idées de Robert Browne (1550-1636), le « père du congrégationalisme». »[18] Il se rapproche ensuite des mennonites et fait l’union avec eux en 1615 sur la base des Trente-huit articles.  Il est le fondateur de la première Assemblée du baptisme anglais. Les baptistes insistent fort sur la séparation des Églises et de l’État, sur la liberté de croyances, sur l’esprit missionnaire du protestantisme ; ils jouent un grand rôle dans l’histoire de la tolérance religieuse surtout aux États-Unis. Les Témoins de Jéhovah qui leur sont apparentés partagent ces mêmes convictions et ont apporté une contribution non négligeable à la liberté religieuse dans les combats juridiques de grande ampleur qu’ils ont menés et gagnés aux États-Unis et au Canada plus particulièrement dans les années 1940 et 1950. Ils ont en outre mis sur pied un important programme de missions à travers le monde [19].

 

Le Réveil

« L’Angleterre constitue le  modèle d’un protestantisme qui, étant donné les conditions de sa naissance, ne modifie que partiellement le cadre ecclésiastique catholique. On peut cependant parler d’une dynamique protestante qui va rendre l’histoire culturelle et religieuse de l’Angleterre tout à fait différente de celle de la France, notamment avec tous les phénomènes de non-conformisme qui vont se développer à la frontière de l’anglicanisme. Trois caractéristiques principales vont marquer les changements religieux de l’Angleterre du XVIe siècle. 1) La façon dont la Réforme y est introduite. (…). 2) Les aller et retour religieux de la seconde moitié du XVIe siècle sous les règnes successifs des trois enfants d’Henri VIII. (…). 3) La création de l’anglicano-protestantisme que l’on peut sommairement définir comme une Église théologiquement protestante dans un cadre ecclésiastique resté proche du catholicisme.»[20]  

 

Ainsi, John Knox, s’inspirant de Calvin, introduit le presbytérianisme en Écosse en 1560. Les presbytériens optent pour un système ecclésial qui donne le pouvoir de gérer les congrégations de fidèles (paroisses) à un collège d’anciens (« presbytres ») élus. Ce collège est présidé par un pasteur. Les anciens sont eux-mêmes secondés par des diacres. Les paroisses obéissent aux décisions des assemblées consistoriales et régionales. Enfin, le synode national donne les grandes orientations et arbitrent les éventuels désaccords. En 1618-1619, le synode tenu à Dordrecht essaie de créer une juridiction presbytérienne internationale mais en vain. En 1852, le suffrage universel devient obligatoire dans les élections des consistoires.

 

D’Écosse, le presbytérianisme se répand aux États-Unis. En 1958, la plupart des Églises presbytériennes se rassemblent au sein de l’Église presbytérienne unie des États-Unis d’Amérique. L’organisation ecclésiale des Témoins de Jéhovah s’inspire du système presbytérien. Dans chaque congrégation, les anciens rassemblés en collège sont secondés par des diacres. Des assemblées régionales et nationales sont organisées. Un consistoire national assure l’unité du culte. Un collège central, juridiction internationale, incarne l’unité mondiale. Cependant, à la différence du presbytérianisme qui instaure des élections démocratiques au suffrage universel des fidèles de l’assemblée locale, les anciens des congrégations des Témoins de Jéhovah sont nommés par cooptation sur la base des conditions requises par la Bible.[21]

 

« La révolution anglaise est aidée par un changement de conceptions sur l’eschatologie. Au XVIe siècle on voyait la fin du monde et le retour du Christ comme une rupture dans l’enchaînement des événements humains. Dans le XVIIe siècle anglais on insiste sur la période transitoire de mille ans (le millénium) où, en continuité avec l’histoire, la « vraie Eglise » triomphe progressivement. La victoire du puritanisme en Angleterre marque le début du millénium. C’est un changement considérable de mentalité. (…) L’histoire future dépend de l’action présente : on peut hâter le millénium, tels est le sens des sermons prêchés pendant la révolution. (…)Souvent les congrégations qui se forment sont composées de laïques, dont la plupart sont, bien sûr, analphabètes. Ils rédigent un pacte entre « régénérés » et élisent un pasteur auquel ils demandent d’être un modèle de vie et de piété et un éloquent prédicateur. (…) L’entraide fraternelle est forte : on se réunit autour du lit des malades, on demande à celui qui en a la capacité de prier Dieu pour sa guérison, etc. (…) Chaque congrégation exerce elle-même son propre gouvernement mais des relations chaleureuses, amicales existent entre les diverses congrégations. »[22]

 

De la même manière, en 1882, Charles Russell fondateur du mouvement chrétien jéhovéen est élu pasteur par sa congrégation de Pittsburgh puis par 500 autres groupes aux États-Unis et en Grande-Bretagne. « La seconde révolution anglaise apporte ensemble le parlementarisme et une certaine tolérance religieuse. La Loi sur la tolérance (mai 1689), contrairement à la Déclaration d’indulgence de 1687, est votée par le parlement. Elle donne une liberté, partielle mais consistante, aux dissidents (les trois principales branches du non-conformisme anglais – presbytériens, congrégationalistes, baptistes – signent en commun en 1691 les Articles d’agrément, entente théologique précaire mais alliance plus durable pour la défense de leurs droits) ».[23]

 


[1]  J. Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF, 1987, p. 5.

[2]  J. Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF, 1987, p.7.

[3] J.V. Pollet, Zwingli Huldrych (1484-1531), L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, pp.1077-1088 : « Zwingli est un personnage complexe et multidimensionnel. (…). Il fréquente l’université de Vienne puis de Bâle, devient bachelier ès arts en 1504 puis maître en 1506. Après un semestre de théologie, il est nommé prêtre de la cure de Glarus. Il suit les troupes suisses comme aumônier (Novare en 1513, Marignan en 1515). Il se plonge dans l’étude des scolastiques, des Pères puis du grec, copie en grec les épîtres de saint Paul. Il se rattache au cercle des humanistes de Bâle, fréquente Érasme, croit au pacifisme. En 1519, il devient curé de la cathédrale de Zurich. Il se met à lire les écrits de Luther. Et en 1522-1523, il se lance lui-même dans la Réforme : il entre en conflit avec l’abstinence, le célibat ecclésiastique, et propose soixante-sept thèses. Le Conseil lui donne toute liberté : Zwingli conteste la messe comme sacrifice réel, le culte des saints, l’utilisation des images pieuses. Les couvents sont supprimés et le chapitre cathédral est réorganisé. Si la ville se rallie bien, la campagne est plus lente. Un clivage se produit dans les rangs des partisans de Zwingli. L’élite intellectuelle préfère un christianisme indépendant du pouvoir institutionnel. Le mouvement anabaptiste apparaît et trouve ses racines dans les enseignements de Zwingli. Mais le Réformateur déclenche contre eux une terrible répression. »

[4]  SE, Matthieu 26, 26.

[5] J.V. Pollet, Zwingli Huldrych (1484-1531), L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, p. 1083.

 [6] J. Séguy, Anabaptisme, L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, pp. 36-38.

[7]  J. Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF,  1987, p.24.

[8]  SE, Luc 3, 21-23. « Jésus avait environ trente ans  lorsqu’il commença son ministère. »

  [9]  SE, 1 Corinthiens 5,11-13 ;  2 Corinthiens 12,21.

[10]  SE, Jean 17,15-16; 18, 36.

[11] SE,  Marc 12, 17; Actes 5, 29; Romains 13,1-7; 2 ; Corinthiens 10,3-4. La note sur Romains 13, 4 dit : « Aux V. 1-4, l’apôtre [Paul] fait remarquer que Dieu a prévu le principe de gouvernements constitués, même dans un monde impie. Aucun souverain ne peut exercer son pouvoir sans la permission de Dieu (Dan. 4 : 17). Normalement, le chrétien doit se soumettre aux lois du pays ; toutefois, cela n’implique pas l’obéissance à des ordonnances immorales ou anti-chrétiennes, où son devoir est d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (…). »

[12]  SE, Actes 2, 42-45.

[13] Huttériens, Dictionnaire de l’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, pp. 504, 505. Du nom de leur organisateur qui vécut au XVIe siècle, Jakob Hutter. Ils fondent des villages communautaires en Angleterre, dans l’ouest du Canada, au Paraguay et, aux États-Unis, dans le Dakota du Sud.

[14] J. Séguy, Mennonites, L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, pp.654-656. Leur nom provient de Menno Simons, un homme qui s’emploie à effacer le mauvais souvenir laissé aux Pays-Bas par l’affaire de Münster. Menno Simons meurt en 1561. On rencontre les mennonites en Europe et en Amérique du Nord, où vivent également les mennonites amish.

[15] J.  Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF,  1987, p. 42.

[16] J. Séguy, Baptisme, L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, p. 82.

[17]  J. Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF, 1987, pp. 37, 38.

[18] B. Roussel, Smyth ou Smith John (1565 env.-1612), L’Histoire du christianisme, Paris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 2000, p. 988.

[19]  En 1943, Galaad - École biblique Watchtower  pour la formation des missionnaires Témoins de Jéhovah est inaugurée. Il y a alors 129.070 militants Témoins de Jéhovah dans 54 pays. En 2000, ils sont passés à 6.035.564 dans 235 pays ou territoires. L’action missionnaire jéhovéenne est pour beaucoup dans cet accroissement remarquable du nombre des militants. Pour accélérer encore la formation de missionnaires, les Témoins de Jéhovah ouvrent des annexes de l’École de Galaad en dehors des États-Unis. Ainsi, les étudiants n’ont pas à apprendre l’anglais pour suivre les cours. En 1980-1981, l’École culturelle de Galaad au Mexique forme des étudiants d’expression espagnole qui sont ensuite envoyés en Amérique centrale et en Amérique du Sud. En 1981-1982, en 1984, puis de nouveau en 1992, des classes d’une annexe de l’École de Galaad sont également  formées en Allemagne. De là, les diplômés sont envoyés en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe de l’Est et dans diverses îles. D’autres classes sont organisées en Inde en 1983. Les missionnaires Témoins de Jéhovah sont de jeunes hommes et de jeunes femmes volontaires qui quittent leur cadre de vie habituel et leurs proches pour promouvoir l’œuvre d’évangélisation jéhovéenne. Ils représentent un grand nombre de nationalités et sont venus de plus de 110 pays. La première classe internationale a été la sixième, en 1945-1946. De 1943 à 1960, l’École s’est tenue à South Lansing (New York). En 35 classes, 3.639 étudiants originaires de 95 pays sont diplômés. De 1961 à 1965, l’École est transférée à Brooklyn (New York). En 5 classes, 514 étudiants sont diplômés. Pour 4 de ces classes, les cours ont duré 10 mois; pour une, ils ont duré 8 mois. De 1965 à 1988, 45 classes, qui ont suivi chacune 20 semaines de cours, comptent 2.198 étudiants. De 1977 à 1980, quatorze classes sont instruites. De 1980-1981, l’École culturelle de Galaad du Mexique forme 3 classes qui suivent chacune un cours de 10 semaines, 72 diplômés d’expression espagnole sont ainsi préparés pour accomplir leur ministère en Amérique latine. Entre 1981 et 1992, l’Annexe de l’École de Galaad en Allemagne forme 4 classes, en tout 98 étudiants d’expression allemande originaires de différents pays d’Europe. En 1983, 70 étudiants, en 3 groupes, sont formés en Inde. En 1988, l’École se tient à Wallkill (État de New York). Des cours de 20 semaines préparant au service missionnaire y sont  donnés. En 2000, c’est au Centre d’enseignement de la Watchtower à Patterson (New York) que se trouve désormais cette École de formation de missionnaires. Depuis 1953, Galaad, l’École biblique de la Watchtower, figure sur la liste des établissements d’enseignement agréés fournie aux consuls américains du monde entier et le 30 avril 1954, son nom a été inclus dans la publication « Établissements d’enseignement agréés par le ministère de la Justice ». Les responsables de l’École ont demandé aux autorités américaines d’autoriser l’admission d’élèves étrangers en leur accordant un visa d’étudiant non immigrant. Cette demande a amené le ministère de l’Éducation des États-Unis à reconnaître que l’École de Galaad dispense une instruction comparable à celle des grandes écoles professionnelles et des établissements d’enseignement. Les Témoins de Jéhovah  Prédicateurs du Royaume de Dieu, WTPE, 1993,  pp. 521-546.

[20] J.  Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF,  1987, pp. 35-37.       

[21]  SE, 1 Timothée 3, 1 à 7 ; Tite 1, 5 à 9.

[22]  J. Baubérot, Histoire du protestantisme,  Paris, PUF, 1987, pp. 50, 51.

[23] J.  Baubérot, Histoire du protestantisme,  Paris, PUF, 1987, p. 56. 

 

Référence universitaire pour citer cet article :

- Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah : Un mouvement issu de la réforme radicale, Focus sociologique, consulté le [date].

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